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Stress du chat : que faire pour l’apaiser ?


Un chat est allongé mais on peut deviner que quelque chose le stresse.

Au pays des chats il y a Pattenrond le placide, celui que rien ne perturbe. Quand il a faim, il mange. Il a sommeil, il dort. S’il y a quelqu’un qu’il ne connait pas pile là où il veut faire sa sieste, il se couche dessus jusqu’à ce que celui-ci daigne bouger, et quand enfin il lui cède la place, Pattenrond se fend d’un regard en coin mi-satisfait mi-méprisant.

À l’opposé il y a SuperSpeedo, constamment aux aguets ! Un micro-bruit et hop c’est la panique. Une nouveauté, attention un truc fou genre un fauteuil dans le salon, AHHHHH c’est l’alerte ! Et alors s’il s’agit d’une nouveauté qui bouge, voire qui fait du bruit, un animal ou – pire ! – un enfant : catastrophe, c’est la fuite, avec un petit jet de pipi et quelques feulements au passage… Bref, la poisse pour vous et surtout pour lui. Parce que même si, soyons honnêtes, c’est barbant, on sait surtout aujourd’hui que le stress est un déclencheur courant de désordres comportementaux ou maladies chroniques. Il est donc d’autant plus frustrant de ne pas réussir à créer les conditions qui permettent à son chat d’être serein sans avoir à vivre dans un bunker.

En fait il existe différents degrés et manifestations du stress chez le chat. Aussi, nous allons commencer par identifier l’ensemble de ces éléments avant de proposer des petites astuces pour tenter de réduire son apparition.

Le stress du chat du côté physiologique

Il existe chez le chat deux systèmes de régulation du stress : l’axe hypothalamus-hypophyse-glande surrénale et le système nerveux sympathique. Si on essaie de traduire ça de façon plus accessible on peut dire que lorsque l’animal perçoit un élément par le biais de l’un de ses sens, il passe ensuite par le filtre du cerveau qui, selon les références et le caractère de l’animal, va déclencher, ou pas, un message d’alerte. Et si alerte il y a, le mécanisme d’expression du stress se met en route en libérant les hormones qui vont causer la réaction du chat (attitude d’attaque, de défense, fuite, paralysie…).

D’une manière générale, ces deux systèmes gèrent le stress « classique » c’est-à-dire celui qui est ponctuel et causé par des événements courants dans le mode de vie naturel de l’espèce. En revanche, ils ne sont pas configurés pour répondre aux situations de stress chronique ou à long terme et, malheureusement, c’est de ce type là que découlent souvent les troubles du comportement et maladies.

Pourquoi certains chats sont plus naturellement stressés que d’autres ?

« Bonjour Monsieur Moustache, je vous en prie installez-vous confortablement sur le divan et parlez-moi de votre enfance… ». Et oui, la capacité des chats à réagir face aux « épreuves » est directement liée à la génétique ainsi qu’à leur premier environnement.

Une partie se joue donc déjà in-utéro avec les conditions de gestation de la mère. Si à ce moment-là elle s’est sentie en danger ou, par exemple, a fait l’expérience du manque de nourriture, le fœtus a inscrit cette angoisse dans ses propres gènes et ne sera naturellement pas doté d’une grande capacité d’adaptation. Or c’est bien là l’une des principales clés de la sérénité chez le chat.

De plus, une fois né, le chaton qui n’aura pas bénéficié dans ses premières semaines d’un environnement rassurant et sociabilisant où il aura pu expérimenter tous les éléments sensoriels que l’on retrouve au sein de nos foyers n’aura naturellement pas « les codes » nécessaires à la vie d’un chat domestique. Il est ainsi probable que son adaptation en matou-chouchou-de-la-maisonnée s’avère délicate.

Quelles sont les causes du stress chez le chat ?

Les causes de stress peuvent être nombreuses et variées toutefois elles ont en commun d’être liées à la nature même de l’espèce et à l’environnement dans lequel l’animal évolue.

La cohabitation avec d’autres chats ou d’autres animaux peut, par exemple, être une véritable source d’angoisse tout comme les problèmes de territoire lorsque la population féline environnante est élevée.

Le transport non préparé suscite fréquemment beaucoup de stress, comme la relation à la nourriture est aussi un facteur courant de stress. Dans la nature, le chat se nourrit de petites proportions tout au long de la journée. De fait, se retrouver avec seulement un ou deux repas par jour peut provoquer la peur du manque et, en réaction, un trouble du comportement.

Dans la même logique, il faut que le chat soit, même à l’intérieur, dans un environnement adapté à sa nature. Il doit avoir accès à des planquettes  s’il en ressent le besoin comme à des jeux pour libérer sa charge d’activité sans quoi c’est l’ennui et ça, ça stresse.

Enfin, reste un autre motif, et pas des moindres – attention séquence introspection – : la relation avec son humain. Une présence trop marquée, une stimulation trop fréquente qui déborde sur les rythmes naturels du chat, une instabilité dans les réactions (ce qui est autorisé un jour est puni le lendemain)… tous ces agissements peuvent, indépendamment de la bonne volonté affichée, perturber votre compagnon préféré.

Comment savoir si un chat est stressé ?

La façon dont votre chat va exprimer son angoisse dépend, évidemment de son tempérament, et donc de ses propres modes de défense, mais aussi du type de stress dont il s’agit.

Les signes de stress aigu

Déjà, dans ce cas précis où le stress est causé par un événement particulier ou une menace, les circonstances générales sont un bon indice. Ensuite, il y a différents indicateurs au niveau de la posture et de l’attitude :

  • immobilité
  • corps accroupi au-dessus des 4 pattes, comme prêt à bondir, et tremblant
  • respiration rapide
  • queue collée au corps
  • tête plus basse que le reste du corps
  • yeux grands ouverts avec les pupilles entièrement dilatées
  • oreilles couchées en arrière
  • moustaches reculées
  • miaulements plaintifs ou silence
  • tremblements, grognements, feulements, hypersalivation
  • urine ou défection involontaire
  • manifestation d’agressivité si on l’approche.

Les signes de stress chronique

Les manifestations sont là beaucoup moins faciles à détecter. Le fait d’être l’expression d’un stress qui s’inscrit dans la durée les rendent beaucoup plus subtils et il faudra plutôt aller chercher du côté des changements d’habitude.

Parmi les plus courants :

  • modification des comportements alimentaires (boulimie pica…), du toilettage, de la propreté,
  • augmentation du temps de sommeil ou simulation de sommeil
  • effet « glue » ou à l’inverse évitement des interactions
  • dissimulation
  • agressivité envers une personne ou un objet jusque-là bien intégré dans son environnement
  • manque de stabilité dans les attitudes (approcher puis reculer…)

Comment prévenir ou diminuer le stress d’un chat ?

Le meilleur moyen de fournir un cadre apaisant pour votre chat est de répondre aux besoins inhérents à son espèce ainsi qu’à son tempérament unique. Et là lisez bien les vrais besoins du chat, pas ceux que nous traduisons avec notre vision d’humain, c’est-à-dire qu’il faut être prêt à considérer des choses à priori anodines comme finalement fondamentales pour Raoul.

Installez des routines

Les habitudes par exemple sont des éléments chers à nos poilus. Soyez prévisibles à ses yeux, cohérents et respectueux de son rythme dans toutes vos interactions. Tout ça ensemble forme déjà un bon coussin de sécurité pour votre compagnon.

Veillez à ce que votre chat se sente unique

Si vous souhaitez accueillir un chat supplémentaire, prenez bien le temps d’analyser le caractère de celui que vous avez déjà à la maison et procédez par étape pour que personne ne se sente agressé.

Lorsque vous avez plusieurs chats à la maison, pensez bien à ce que chacun ait ses propres affaires (gamelle, litière, jouets, coussin…) pour que chacun puisse se sentir considéré en propre. L’astuce est même de prévoir 1 ustensile par chat + 1 autre bonus dans une autre pièce.

Suivez le guide !

Laissez votre chat être à l’initiative du contact, ce sera un bon moyen pour vous de jauger de la quantité et la qualité d’interactions qui lui conviennent.

Si votre chat a accès à l’extérieur, suivez son rythme de demandes pour le faire sortir. Rentrer. Re-sortir. Re-rentrer… Alors oui concrètement c’est pénible mais les chats ont leur propre système de marquage et eux seuls savent déterminer quand la voie est libre. Si en revanche votre chat reste exclusivement à l’intérieur, veillez à lui proposer des jeux et à le stimuler, sans excès bien sûr, pour que l’ennui, et sa copine l’angoisse, ne viennent pas taper à la porte.

Enfin, suivez les consignes pour bien transporter votre chat en voiture, en plus de Tartine c’est à vous que vous allez offrir de la zénitude !

 

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