Lorsque l’on vit chez un chat, on sait bien qu’il convient de s’accommoder de certaines bizarreries. On s’est résolu à sa passion pour les pinces à linge, les siestes dans l’évier et l’infusion des jouets dans la gamelle. Le meilleur – ronron, câlin, mignonnitude – est alors la seule chose qui a de la valeur à nos yeux.
Au fil du temps, ses comportements et lubies n’ont plus de secrets pour nous sauf peut-être un qui reste inexpliqué. Comment cet animal si doux, si pépère, d’apparence et d’existence si inoffensives, peut-il se transformer en Taz une fois sa crotte déposée dans la litière ?
Course effrénée oreilles en arrière et ventre à terre, succession de bonds sauvages, grognements sourds… à chacun son style pour annoncer ce que nous ne tarderons pas à renifler : le dépôt d’offrande. Mais pourquoi ? Plusieurs hypothèses existent pour expliquer ce phénomène étrange, qui en toute honnêteté nous fait bien rigoler !
Vivons heureux, vivons cacachés
Selon l’une des justifications, ces folles embardées seraient héritées d’un comportement primitif. En effet, guidé par son instinct de survie, le chat sauvage s’éloignerait le plus rapidement possible du lieu où il s’est impérialement soulagé pour ne pas rester exposé à ses éventuels prédateurs.
C’est d’ailleurs, suivant ce même postulat, l’une des raisons pour lesquelles les chats recouvrent leurs excréments. Ils veilleraient ainsi à masquer les charmantes effluves de leurs étrons pour brouiller les pistes.
De vous à moi concernant ce dernier point, à part peut-être des prédateurs atteints d’une sévère obstruction nasale, on a du mal à valider la totale efficacité de la technique…
Happy cacat
Deuxième piste, de loin la plus drolatique si on se laisse aller à imaginer son transfert sur les nobles serviteurs que nous sommes… D’après certaines observations, ce moment d’allégresse serait simplement dû au fait qu’après avoir déféqué, notre bon vieux grincheux de Prosper est physiologiquement heureux.
Comme chez les humains, lors de l’excrétion le chat stimule un nerf particulier qui peut être à l’origine d’une sensation d’extrême extase. Alors transportés par ce ressenti, les matous se lanceraient dans une sorte de danse frénétique de la félicité ! Le caca c’est du bonheur en barre !!!
L’option bon débarras
Deux autres éclairages viennent compléter ces explications.
D’une part certains avancent que le chat, incommodé par l’odeur de ses propres excréments, chercherait à les fuir prestement. Ce comportement s’appliquerait particulièrement aux chatons et, ma foi, on peut les comprendre…
D’autre part, on lit aussi que courir comme un dératé permettrait au chat de se libérer des petits reliquats qu’il n’aurait pas réussi à expulser. Vous le voyez là le bout d’herbe ou de laine grignoté qui sert de brochette à caca hein ?
L’inconfort symptomatique
Cette dernière théorie se justifie essentiellement pour ceux dont le tour d’honneur post apocacalyptique n’est pas dans les habitudes. Par ce comportement, les chats témoigneraient d’un problème de santé rencontré en allant dans leur litière. Il peut alors s’agir d’une infection urinaire ou d’une inflammation du côlon, une gêne dont ils essaieraient de se défaire en mettant de la distance avec le problème.
Dans ce cas, il est alors important de surveiller l’apparition de symptômes complémentaires et de s’en référer rapidement à votre vétérinaire.