Matou revêche au fond d’une cour, Big Mamma aux tétines ballantes dans un abri de fortune ou carton qui miaule à côté d’une poubelle, les circonstances dans lesquelles on peut se retrouver face à un chat errant sont – malheureusement – innombrables. Évidemment le degré de « cha’ddictitude » va jouer un rôle prépondérant dans la façon de réagir face au chat trouvé. Pour autant, l’errance d’un animal est soumis à un régime encadré dont il est mieux, pour le chat comme pour vous, de connaître les usages. Voici donc un petit guide à l’attention des âmes bien-intentionnées.
Le chat trouvé au regard de la loi
Grosso modo il y a deux sortes de chats : les fugueurs et les vagabonds. Le législateur a quant à lui préféré les regrouper sous le terme d’animal errant. Et celui-ci est défini comme tel : « Est considéré comme en état de divagation tout chat non identifié trouvé à plus de 200 mètres des habitations ou tout chat trouvé à plus de 1 000 mètres du domicile de son maître et qui n’est pas sous la surveillance immédiate de celui-ci, ainsi que tout chat dont le propriétaire n’est pas connu et qui est saisi sur la voie publique ou sur la propriété d’autrui. »
Les textes (pour les courageux, c’est ici) indiquent aussi que la gestion des animaux errants est l’un des pouvoirs dévolus au maire de la commune et que chaque commune doit être reliée à une fourrière ou un « lieu de dépôt » (refuge…). Les cabinets vétérinaires, sauf accord avec la mairie, ne sont pas tenus de servir de lieu d’accueil.
Enfin, information importante, il existe un délai de garde de 8 jours ouvrés au cours desquels, l’établissement qui aura recueilli le chat doit le maintenir à disposition de ses propriétaires. Au-delà libre à lui d’en disposer mais ne nous emballons pas, n’entendez pas par là « de l’euthanasier » ! Les fourrières ou refuges sont généralement en contact avec des associations qui prennent en charge ces moustachus malmenés pour leur trouver une famille d’accueil ou mieux encore, des adoptants.
Le chat trouvé sociable et en apparente bonne santé
Vous avez un squatteur qui, avec le coup des petits yeux malheureux, a réussi à se faire offrir une gamelle d’eau et des petits trucs à manger. Seulement il est possible que Hobo soit juste en vadrouille prolongée et que quelqu’un l’attende quelque part.
L’identifier
Si vous pouvez l’approcher et le manipuler, cherchez les indices qui permettront de l’identifier, ce qui pour mémoire, est légalement obligatoire pour tous les chats de plus de 4 mois. Parmi eux :
- Le collier avec pendentif « tube » qui recèle un petit papier avec les coordonnées du propriétaire.
- Le tatouage, généralement dans l’oreille ou à l’intérieur de la cuisse. Une fois déchiffré, un vétérinaire pourra accéder au fichier national félin et contacter les propriétaires enregistrés.
- La puce infra cutanée, forcément moins facilement détectable mais dont la présence est quelques fois indiquée par un « P » tatoué dans l’oreille. Là seuls un vétérinaire ou la fourrière disposent du lecteur approprié pour récupérer les coordonnées du propriétaire.
Le signaler
Si aucune de ces démarches n’a donné de résultats, n’hésitez pas également à publier une annonce sur des sites qui pourront relayer l’information dans une zone géographique ciblée. Pour s’assurer que les personnes qui vous contacteront sont bien les propriétaires, tâchez de garder une petite particularité du chat pour vous (queue cassée, petite tâche de poils clairs sous le ventre…) ce qui vous laisse un moyen de vérifier, lors de la prise de contact, que vous parlez bien du même animal.
Quoi qu’il en soit, vous devez signaler ce chat à la fourrière de votre commune. Pour la suite, vous pouvez comme le stipule la loi le remettre à cet établissement d’accueil ou choisir de le garder chez vous. Cette dernière option ne s’oppose cependant en rien au délai légal et il pourra toujours être récupéré par ses propriétaires sous 8 jours. Dans ce cas, vous pourrez réclamer le remboursement d’éventuels frais engagés mais aucun équivalent de frais de pension.
Et si finalement vous héritez vraiment de Jack-le-Pote, zou, filez chez un vétérinaire pour faire un bilan complet de son état de santé et, s’il est passé au travers des mailles du filet, le faire identifier.
Le cas du chat inapprochable
Autre cas de figure, Zézette est bien là mais elle n’a pas trop l’intention de se laisser attraper. Là il y a peu d’alternative, il faut s’en référer au système « par défaut » et appeler la fourrière qui s’occupera de la récupérer.
Certaines communes disposent aussi d’associations qui s’occupent aussi d’attraper les chats errants et de les faire stériliser. Ces initiatives permettent ainsi de limiter la prolifération de chats en état de divagation, ce qui nous laisse un peu de marge avant qu’ils deviennent réellement les maîtres du Monde !
Le chat trouvé est blessé
Lorsque vous tombez nez-à-nez avec un chat errant blessé, il est recommandé de contacter tout de suite la commune et son établissement d’accueil car l’animal est sous sa responsabilité.
Il est également hautement conseillé de ne pas chercher à approcher vous-même le chat. Blessé, il pourrait se révéler agressif et votre bonne intention se retrouver bien mal récompensée.
Les personnes en charge viendront alors le chercher et l’amener chez un vétérinaire référent pour évaluer son état et la situation globale (identification ou pas) afin de juger des dispositions nécessaires à prendre.
Si le chat est identifié, les propriétaires seront contactés. Ils auront à s’acquitter des éventuels frais engendrés par une prise en charge médicale.
S’il n’est pas identifié, là aussi les associations pourront être appelées à la rescousse. La « chat-rité » fonctionne même avec les matous cabossés, et c’est bien ça qu’il faut garder en tête !