Non, pour les chats, il n’y a pas qu’à Dallas que l’univers est impitoyable ! Nos foyers regorgent dans leurs placards, garages et même garde-manger, de produits potentiellement très toxiques.
Si à cela on ajoute le cocktail détonnant Curiosité féline / Méconnaissance de son serviteur humain, on peut vite, et le plus innocemment possible, se retrouver avec un Biboune en bien mauvaise posture.
Pour la curiosité, on ne peut rien faire, en revanche, pour ce qui est de l’information, là il est de notre devoir d’intervenir. Les plantes, vaste sujet, auront leur petit article à part, place ici aux dangers cachés, ou pas, dans les chaumières.
Comment un chat peut-il s’empoisonner ?
On aurait tendance à croire que leur petit côté fine bouche les protège de l’intoxication, mais non ! Jamais à l’abri d’une ingestion directe, nos chers quadrupèdes peuvent également assimiler des substances nocives de bien d’autres façons.
- Le chat croque une proie empoisonnée ou se fait piquer ou mordre par un animal venimeux.
- Le chat avale, en faisant sa toilette, un produit toxique présent sur son poil.
- Le produit toxique est directement absorbé par le derme de la peau, en particulier depuis les coussinets.
- Le poison est inhalé.
Côté réaction, elles diffèrent en fonction des produits en cause. A l’exception des plus évidentes, type vomissements ou diarrhées, il faudra jouer de votre sens de l’observation pour déceler, chez le matou malade qui fait comme si de rien n‘était ou se planque, l’un des signaux. Parmi eux :
- les comportements léthargiques, attitudes dépressives,
- l’accélération du rythme cardiaque,
- la respiration haletante et rapide,
- l’hypersalivation,
- le manque de coordination,
- l’hydratation et les urines excessives.
Quels sont les produits toxiques pour un chat ?
Autant le dire tout de suite : prétendre que l’on va proposer une liste exhaustive serait mentir. Nous nous appliquerons surtout ici à faire un inventaire, par catégorie, des produits nocifs les plus couramment présents dans les maisons.
Produits alimentaires
L’intention est bonne : offrir une petite gourmandise à Bouboule, ou lui faire goûter nos bons petits plats pour le changer un peu de ses croquettes… Stop ! On arrête tout ! Certains aliments courants, et insoupçonnables, sont de vrais poisons pour les chats !
- Le chocolat !
Là grosse méfiance parce que nos matous y viennent souvent tout seuls… En l’espèce, le seuil de tolérance est vraiment minime. On parle de dose mortelle dès 2 cuillères à café de cacao en poudre ou 75g de chocolat noir. - L’ail et l’oignon.
Rarement boulottés tels quels, ils se cachent plutôt dans les restes généreusement reversés dans la gamelle après le repas. Pour un chat de 5kg, en avaler de 25 à 50g suffira à enrayer la machine.
D’autres aliments comme les fruits à pépins, les champignons, les noix, les avocats, les choux ou pommes de terre peuvent aussi s’avérer dangereux. Le mieux est donc de partir du principe qu’on ne donne au chat que de la nourriture qui est spécialement composée pour lui. Pour les extras, régalez le de viande ou poisson nature, promis il appréciera !
Les produits ménagers et de décoration
Là c’est le grand fourre-tout : tout ce qui sert à nettoyer et embellir, votre personne ou votre maison, est potentiellement dangereux. Notre conseil ? Faire comme avec les enfants ! Limitez-en strictement l’accès, et surtout, si une goutte tombe ou que Mounette se retrouve malencontreusement aspergée, nettoyez le en suivant !
Petite particularité, si par mésaventure Pablo se retrouve avec de la peinture sur les poils, n’utilisez surtout jamais de White-spirit ou de Térébenthine pour la retirer. Ces deux produits sont extrêmement toxiques !
Les autres produits d’entretien
L’antigel, et tous les dérivés de l’éthylène glycol, se transforment en poison mortel même à faible dose.
Grande vigilance donc également avec les liquides utilisés pour entretenir les radiateurs ou les circuits de refroidissement ainsi qu’avec le lave-glace pour voiture.
Tous les produits en -cide
Alors là on peut s’en donner à cœur joie ! Herbicide, fongicide, pesticide, raticide… tout ce qui est supposé s’attaquer à la vermine est aussi du poison pour nos chats.
Rangez-les donc bien à l’abri et dans un endroit inaccessible, et pensez aussi, après utilisation, à bien vous laver les mains avant d’aller papouiller Loupiotte.
Certains produits mettent en avant leur caractère répulsif ou inoffensif pour les chats, on salue le geste mais, en la matière, deux précautions valent toujours mieux qu’une…
Les médicaments
D’abord une petite règle de base : s’il y a des médicaments pour les chiens et d’autres pour les chats, c’est parce qu’ils ont beau tous les deux avoir quatre pattes et un cœur gros comme ça, leurs organismes eux n’ont rien de similaire ! Pas de tentative d’adaptation donc, d’autant plus que les médicaments pour chiens dont la molécule principale finit par “-thrine” sont même potentiellement mortels pour les chats. Les antiparasitaires pour chiens à base de Permethrine en sont un bon exemple, il est d’ailleurs recommandé d’éviter leur utilisation lorsque les chiens à traiter cohabitent avec des chats.
La même méfiance s’applique à votre armoire à pharmacie. Rien, dans son contenu, n’est adapté aux matous donc veillez bien à le garder hors de portée de patte.
Les bons réflexes en cas d’intoxication
Évidemment, il faut agir au plus vite ce qui, avec le chat et sa manie de dissimuler ses mauvais états de forme, n’est pas toujours évident…
Dans l’ordre :
- Veillez en tout premier lieu à déplacer votre chat de la source d’empoisonnement. Si vous avez d’autres animaux, isolez-le.
- Si le produit a été ingurgité, n’essayez jamais de faire vomir votre chat ! C’est une manipulation qui peut entraîner des effets désastreux sur les poumons.
- Si le produit incriminé est sur le poil, essayez d’empêcher votre matou de se toiletter. Si la peau semble contaminée, et seulement si votre chat est habitué, shampouinez-le en suivant puis rincez-le abondamment.
Enfin, quelles que soient les circonstances, faites appel à votre vétérinaire afin de trouver une solution adaptée. N’hésitez pas, si vous vous rendez sur place, à apporter le produit qui a causé l’intoxication.