Si les deux acronymes font peur, en revanche les chats porteurs de FIV ou FeLV n’ont eux aucune raison de nous effrayer !
Parce que non, ça n’arrive pas qu’aux autres et oui, on peut facilement vivre avec, voire même choisir d’adopter, un chat porteur de ces affections, nous vous proposons d’éclairer un peu le côté obscur de ces deux syndromes.
FIV et FeLV : qu’est-ce-que c’est ?
De manière très frontale : FIV et FeLV sont des maladies incurables entraînant généralement le décès prématuré de nos compagnons adorés. Ça c’est dit et c’est pour ça qu’on ne les aime pas. Abordons maintenant le sujet par la science pour rationaliser tout ça.
Le syndrome d’immunodéficience acquise du chat, FIV de son petit nom, est une maladie virale. Aussi appelée SIDA du chat, elle se transmet uniquement entre chats, par voie sexuelle, salivaire ou sanguine. Le FIV est donc plutôt répandu chez les mâles non castrés, plus souvent en proie à la bagarre et à la bagatelle. Cette dernière activité leur permettant d’ailleurs de contaminer gaiement les femelles non stérilisées et, bien entendu, les chatons à venir. Oh, mais ce ne serait pas un message subliminal sur les bienfaits de la stérilisation ça ?…
Le FeLV, plus connu sous l’appellation de Leucose féline, est également d’origine virale. La maladie altère des cellules particulières de l’organisme du chat sans pour autant les détruire. Elle se propage ainsi à chaque multiplication cellulaire, rendant le matou plus fragile face aux microbes ou parasites ambiants. Ce virus est d’autant plus fourbe qu’il suffit d’un simple contact avec les sécrétions (salive, urine…) d’un chat contaminé pour assurer la transmission. En revanche, là encore ça reste en famille : le FeLV ne touche que les chats.
Précision importante : dans un cas comme dans l’autre donc, la promiscuité avec un chat porteur ne présente aucun danger pour l’Homme ou les autres animaux domestiques (chien, lapin, furet…).
Quels symptômes pour les FIV et FeLV ?
Aujourd’hui on considère qu’à elles deux, ces maladies touchent environ 10% de la population féline. Pour autant, tous les chats contaminés ne déclarent pas forcément la maladie. Il est donc tout à fait possible de vivre avec un chat positif mais sans manifestation de symptômes cliniques. Il peut ainsi se passer plusieurs mois, voire années, avant que les premiers signes n’apparaissent. Généralement il s’agit de fortes fièvres, diarrhées chroniques, grosses fatigues, difficultés respiratoires ou inflammations chroniques (yeux, cavité buccale, gencives…). Au moindre doute évidemment, il faut filer chez votre vétérinaire !
Celui-ci pratiquera alors un test rapide en prélevant quelques gouttes de sang qui donnera son verdict en moins de 10 minutes. Une confirmation peut également être effectuée en envoyant un échantillon de sang à un laboratoire. En revanche, sachez que ces virus nécessitent des examens spécifiques c’est pourquoi, même si déjà présents, ils ne sont pas forcément détectés lors des bilans sanguins classiques.
Comment vivre avec un chat porteur du virus ?
L’aspect radical de ces deux maladies est l’absence de traitement. En revanche, on aura toujours gagné le temps qu’elles auront mis à se déclarer ! Et une fois qu’elles sont là, il reste possible de traiter de façon ciblée les problèmes qui surgissent (infection, fièvre…). Donc, une fois la nouvelle digérée, il ne reste plus qu’à enfiler son plus beau costume d’épicurien pour profiter à fond d’une vie commune qui peut durer bien au-delà de nos idées reçues. Évidemment, cela ne va pas sans quelques précautions :
- Vous devez vous montrer responsable face au risque de contamination. Normalement le message sur la stérilisation est déjà bien passé mais, au-delà, la règle de base est de garder votre chat à l’intérieur. C’est bon pour les autres, à qui il ne pourra pas transmettre le virus ; c’est aussi bon pour lui qui n’attrapera pas tout ce qui traîne.
- Si vous avez plusieurs chats mais qu’un seul est infecté, vous pouvez tenter de préserver la cohabitation même si ce n’est pas une solution simple. Il ne faut pas de bagarre entre les chats, et un soin particulier pour tous jouets et accessoires partagés qui devront régulièrement être désinfectés.
- Restez à jour de ses vaccins, même s’il reste dedans, on continue la prévention contre le typhus et le coryza.
- Continuez à vermifuger et traiter contre les puces et tiques. Tout doit être fait pour éviter les infections extérieures.
- Soignez son alimentation. Un organisme bien nourri est un organisme renforcé.
Vous l’aurez compris, le fond du message n’est pas tant de faire un exposé sur ces deux maladies que de montrer que les chats qui en sont atteints ne sont en rien diminués des traits de caractère qui font que nous les aimons tant. Et au final, pour vivre avec eux, il est plus question de légers aménagements, comme on peut le faire avec les seniors, que de contraintes.
Photo ©Le Muzographe : Edgar, chat atteint de FIV