Apprendre à mon chat à utiliser un griffoir

La voilà Bagheera dans son immense majesté. Étendue de tout son long sur le canapé, elle sort doucement d’un sommeil profond. L’œil imperceptiblement ouvert, la féline s’étire. C’est langoureux, délicat. C’est si beau qu’on ne veut surtout pas faire de bruit pour profiter du spectacle. La patte avant s’allonge encore et encore, toutes griffes dehors, c’est son corps tout entier qui s’éveille. Alors qu’elle en vient même à toucher l’accoudoir du bout de la griffe, elle nous parait si grande, si élancée. Et c’est sous nos yeux emplis de béatitude qu’avec tout autant d’élégance les griffes 2, 3, 4 et 5 sortent de leur cachette et, sans transition aucune, se plantent, re-plantent, re-re-plantent avec vigueur et insolence dans le tissu jusque là vierge de toute meurtrissure. Bon ben là, fini le silence contemplatif, on envoie du « Pshhhh Bagheera ! » tout en tapant dans ses mains, le moment de grâce est fichu, le canapé aussi, tout est gâché, tout le monde est énervé. Ah non, pas le chat, lui il s’en fiche. Quoi qu’il se passe, il se fera quand même les griffes, mais ailleurs.

Partagé.e entre l’amour de Bagheera et d’un intérieur soigné, vous vous demandez comment diable faire pour concilier les deux ? Et c’est là que tel le super-héros, le griffoir s’apprête à débarquer dans votre vie. Outil pacificateur dans la relation tripartite chat – humain – tissus intérieurs, le griffoir a tout le potentiel pour devenir votre meilleur ami. Comment le choisir ? Comment amener votre chat à s’en servir ? Suivez le guide !

Pourquoi un griffoir ?

Lorsque Cookie se fait les griffes sur, au choix, les meubles, les tapis … surtout, n’y voyez aucune offense personnelle. Et cela même si juste avant vous lui avez lancé le regard Tu-n’y-penses-même-pas qui fait peur auquel il a répondu en jetant joyeusement ses griffes sur vos rideaux avec un air un brin provocateur.

Non, non, ce jeu de rôle n’est là que pour servir la nécessité dramatique de nos vies. Le chat a besoin d’aiguiser ses griffes. C’est ancré en lui depuis des millénaires. Ça correspond à un besoin lié à sa nature profonde de prédateur. Le problème en soi n’est d’ailleurs pas le geste, c’est plutôt l’endroit.

Sachez qu’une fois que Papicha aura trouvé son spot, il sera difficile de l’en déloger. À vous alors de prendre les devants pour proposer un cadre confortable et sécurisant où les séances de manucures seront assurées à toute heure, et sans dommages collatéraux !

Les différents types de griffoirs

Constitution

Le griffoir est un support qui permet à Raoul de se faire les griffes sans massacrer votre intérieur.

Il peut être de différentes textures (carton, ficelle, moquette…), de taille plus ou moins haute, agrémenté de perchoirs ou de jeux… Bref, il y en a pour tous les goûts, et pour tous les budgets.

Quelques points de vigilance toutefois pour votre choix :

• Si vous avez un chaton et que vous voulez que votre investissement dure un peu, anticipez sa taille adulte. Le chat s’étire tout en se faisant les griffes ; que ce soit à la verticale ou à l’horizontale, il lui faut de l’espace !
• Les supports hauts doivent avoir une stabilité à toute épreuve. Si au premier appui de Chouquette sur son nouveau joujou, celui-ci se dérobe sous ses pattes, autant vous dire qu’elle n’y reviendra plus. Jamais.

La sélection ChatDOC

Pour vous guider dans vos choix, voilà quelques-uns des modèles que nous préconisons.

Comment encourager son chat à se servir du griffoir

Une fois l’objet de tous vos espoirs bien installé chez vous, il faut clairement manœuvrer pour créer la rencontre. La curiosité de nos chers poilus devrait suffire à les attirer autour de ce nouvel objet, sans pour autant convaincre les plus revêches de l’utiliser.

À vous de jouer donc pour leur montrer ô combien c’est génial d’avoir un griffoir, un petit coin rien qu’à eux à bousiller jusqu’à n’en plus pouvoir.

Jujube est plutôt docile

L’accoutumance au griffoir ne devrait pas poser de problème. Quelques petites astuces toutefois :

• Le placement: trouvez un endroit judicieux pour poser le griffoir. Ça peut, par exemple, être à proximité de l’un de ses spots à griffes préféré, histoire de le détourner habilement de sa victime.
• La ruse: usez de tous les artifices pour l’amener à découvrir par elle-même les joies de son nouveau joujou. Pour cela agrémentez le d’un plumeau, d’une balle, n’importe quoi qui, par le jeu, va lui permettre de se rendre compte de l’utilité du lieu.

Jujube ne veut vraiment pas utiliser le griffoir

Elle l’a vu, elle sait à quoi ça sert, mais non, le revêtement du sommier a définitivement sa préférence.

Ne désespérez pas, c’est l’histoire souvent d’un poil plus de patience – et de lâcher-prise – et quelques ficelles supplémentaires !

• Impliquez-vous dans le jeu: ça c’est la phase 2 de l’astuce précédente. Faire pendouiller des jouets n’a pas suffi, à vous de les animer pour servir d’appât vers la surface du griffoir. Et dès qu’elle l’utilise en tant que tel, hop, on congratule Mais-que-c’est-bien-bravo-chest-un-bon-chat-chat-ça. Un peu de flatterie ne fait de mal à personne, et c’est encore plus vrai avec les chats !
• L’herbe à chat: si Pistache en raffole, usez et abusez-en ! Mettez-en juste à côté du griffoir. Poussez même le vice jusqu’à en frotter dessus. Tout stratagème est bon à prendre !
• Imprégnez-le de son odeur: en frottant dessus sa couverture ou quelque chose qui lui appartient, vous apposez sa marque sur le griffoir. L’objet devient ainsi naturellement le sien, c’est pas beau ça ?!
• Soyez intransigeant avec les épisodes d’aiguisage de griffes sauvage: surtout si vous avez affaire à un chaton. Evidemment cela doit se passer sans cri, gestes brusques, ni violence mais dès que vous surprenez Bobby en plein méfait, amenez-le directement sur le griffoir. Il doit comprendre que c’est LÀ que ça se passe !

 

Après tout ça, le message devrait être clair et bien compris. Si ce n’est pas le cas, votre vétérinaire est là pour vous prodiguer des conseils adaptés au caractère singulier de votre chat. Contactez-le.

 

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