À moins d’avoir la perle rare, il est à parier que vous n’aurez pas à faire de grands efforts de mémoire pour trouver la dernière fois que Filou vous a sorti prématurément des bras de Morphée. En revanche trouver quelle technique il a utilisé, ainsi que l’objectif, serait peut-être plus long tant le répertoire est vaste ! Toujours est-il que, quelle que soit la raison, elle est toujours duelle à savoir bonne pour le chat et mauvaise pour nous.
Pourquoi tant de haine pour notre sommeil ? Comment déjouer les pièges des activités nocturnes de Nouba ? On vous dit tout.
Le (non) mythe du chat Maître du (de votre) monde
Dis comme ça, ça peut paraître un brin exagéré mais étudions un peu, et objectivement, la nature de notre cher matou et des liens qui nous unissent à lui.
Une nature solitaire
Un chat à l’état sauvage fonctionne en solitaire. Il a son territoire, chasse pour se nourrir, a son propre rythme. La vie en groupe ne vient que lorsqu’il y a assez de nourriture ou de place pour subvenir aux besoins de l’ensemble de ses membres sans pour autant qu’il y ait de véritable synergie ou hiérarchie entre eux. Côté sociabilité donc, il est plus approprié de parler de tolérance que de véritable empathie.
Un caractère auto-centré
Si on enlève encore nouvelle une couche d’amour de nos yeux, force est de constater les caractères opportunistes et un tantinet égoïste de la bestiole.
Le chat c’est lui d’abord. Et c’est d’ailleurs bien ce qui nous ramène à notre sujet premier du pourquoi nous réveille-t-il la nuit ? Tout simplement parce qu’il veut un truc là-maintenant-ah-bon-tu-dormais ?
Quant à l’opportunisme, il ne faut pas se voiler la face : si Guppa nous fait l’honneur d’un moment de tendresse c’est aussi parce qu’elle en a besoin et qu’elle estime le gîte et le couvert contre quelques caresses beaucoup moins contraignants que de devoir se remuer la chichine même sous la pluie pour dégoter son repas.
La concession de l’apprivoisement
Sachant qu’à l’exception des chats de race, nombre de nos compagnons sont des croisés porte-et-fenêtre issu de reproduction « sauvage », il est d’ailleurs plus juste de considérer les chats comme une espèce apprivoisée et non domestiquée. Ce fait, loin d’être un simple effet lexical, définit bien les bases de notre relation : adaptation oui, mais « dressage » non. Autant dire qu’on peut afficher avec beaucoup d’autodérision nos petites manies serviles, cela n’empêche en rien le fait que oui, nous habitons bien chez notre chat et pas l’inverse.
Le chat, cet oiseau de nuit
En plus du délicieux portrait que nous venons de dresser de notre chère boule de poils, nos histoires de sommeil non respecté se heurtent à un autre paramètre, et pas des moindres : le chat est un animal nocturne.
Phœnix aime la nuit, quand on dit que tous les siens sont gris, quand il se sert de son super pouvoir de nyctalopie pour s’affranchir de toutes ses pulsions. D’ailleurs, ce penchant naturel est d’autant plus encouragé par nos modes de vie qui, bien souvent, lui permettent de vaquer à ses occupations peu énergivores la journée – dormir, aller à la gamelle, faire pipi, se laver, dormir encore – afin d’être frais comme un gardon de notre retour jusqu’au petit matin.
C’est donc pile-poil quand on va se coucher que Malice se dit qu’elle a faim, qu’elle sortirait bien, que ouhhhhh j’ai bien envie de sauter sur ce truc qui bouge, que, arffff finalement je vais rentrer, que tiens je pousserais bien la chansonnette… Et là, c’est le drame !
Quelles astuces pour retrouver un sommeil de bébé ?
Stop à la crainte de l’orteil qui dépasse de peur de se le faire boulotter, à la tête cachée sous l’oreiller dès 6h pour ne pas se faire lécher le nez ou les oreilles, au bord…de ch…de m… étouffé pour éviter de réveiller la maisonnée alors qu’au détour d’un énième lever pour (re)faire sortir Sushi votre doigt de pied vient de rencontrer un angle de mur ! Voilà quelques pistes pour tenter de vous aider à faire vos nuits comme un bébé.
Installez une chatière
Certes la solution est bonne à prendre ou à jeter selon que vous êtes propriétaire ou locataire, mais on ne peut l’exclure. Pour ceux que l’idée d’avoir une ouverture constante vers l’extérieur rebute, sachez qu’il existe des modèles qui permettent, par exemple, n’autorisent que la sortie ou ne laissent passer que les chats dont l’identification a été reconnue.
Faites-le jouer
Vous ne voulez pas servir de joujou la nuit ? Occupez-vous donc de Malibu en journée ! De retour à la maison, lancez-vous dans de grandes parties de jeu ! Un bon vieux cache-cache pour le faire bondir quand il vous trouve, une course derrière un bouchon, une partie de plumeau déjantée… Bref faites preuve d’imagination mais permettez à votre matou de lâcher toute l’énergie accumulée au cours des (multiples) heures de sommeil de la journée. Côté timing, soyez généreux, ce sera autant de temps de repos de gagné !
Pensez aussi à laisser traîner ses jouets la nuit pour qu’il soit un peu autonome dans ses activités. Bien entendu tout ce qui a des clochettes reste proscrit…
Ne lâchez rien !
Pour faire cesser toute habitude, et on sait que le chat adooooore les habitudes, il faut s’armer de patience et de persévérance. Si à force d’insistance en tous genres Malotru obtient ce qu’il souhaite, nul doute qu’il va recommencer, il faut donc se mettre au-dessus de la mêlée.
Le gronder ne servira à rien, le punir encore moins, il miaule : vous faites la sourde oreille ! Il vous monte dessus : vous restez de marbre ! Il vous lèche le bout du nez, les yeux, les lobes d’oreilles : vous enfouissez votre visage sous la couette ! À partir du moment où vous avez décidé de mettre un terme à un comportement, jamais, vous me lisez bien, jamais vous ne devez céder !
Bon alors comme à ce jeu-là, ces bougres de matous sont très forts, vous aussi visualisez la récompense. Dix heures de sommeil ininterrompues, une mine à faire sauter le filament des ampoules de votre miroir le matin, la satisfaction de reprendre votre nuit en main… Allez soyez forts, promis, ça vaut le coup !